Pas d'épilogue en vue dans le conflit qui oppose l'ancien rédacteur en chef de La Semaine guyanaise à la Direction de l'hebdomadaire, dans la procédure engagée deux ans avant la liquidation judiciaire du journal guyanais. http://www.megazap. fr/Apres-35-ans-d-existence- arret-de-l-hebdomadaire-la- Semaine-Guyanaise_a1357.html
Déjà condamnée par le tribunal d'instance de Cayenne qui statuait en matière de référé prud'hommal, dans une ordonnance en référé du 08/08/2013, la Direction de l'hebdomadaire La Semaine Guyanaise représentée par M. Alain Chaumet et Mme Vanessa Chang Hing Wing Chaumet co-gérants, se voyait reprocher par la justice de ne pas avoir payé depuis plus de cinq mois les salaires de son rédacteur en chef, Jérôme Valette.
En outre, La Semaine Guyanaise était également condamnée à payer une indemnité pour frais de justice ainsi qu’aux dépens. Le tribunal estimant qu’il "existe nécessairement un préjudice" concernant le non-paiement des compléments de salaire, et invitait l'ancien rédacteur en chef à se pourvoir au fond pour le faire valoir.
Aujourd'hui, c'est au niveau de cette procédure au fond que la justice en Guyane s'emmêle. Et pas qu'une seule fois.
Lors de la précédente audience de conciliation, aucun représentant du journal La Semaine guyanaise n'avait daigné se déplacer et répondre à la convocation de la justice. L'ancien rédacteur en chef ayant sollicité le rétablissement de ses droits de salarié qu'il considère "bafoués", notamment pour non-respect des dispositions de la convention collective des journalistes, une première audience au fond devait en principe se tenir le 21/10/2015.
Lors de la précédente audience de conciliation, aucun représentant du journal La Semaine guyanaise n'avait daigné se déplacer et répondre à la convocation de la justice. L'ancien rédacteur en chef ayant sollicité le rétablissement de ses droits de salarié qu'il considère "bafoués", notamment pour non-respect des dispositions de la convention collective des journalistes, une première audience au fond devait en principe se tenir le 21/10/2015.
Mais, fait aussi surprenant qu'inexpliqué, l'organisme représentant La Semaine guyanaise (à savoir l'assurance de garanties des salaires (AGS) qui prend le relais du fait de la liquidation judiciaire du journal) n'a pas été mis en cause par les services du greffe du Conseil de prud'hommes de Cayenne. Cet oubli aux conséquences lourdes a donc provoqué le report de l'audience au 04/05/2016.
Cette semaine à la date précise du report de l'audience, c'est un nouveau coup de théâtre qui s'est produit dans la salle du tribunal d'instance de Cayenne. Tel un second coup de massue qui a suscité l'incompréhension la plus totale parmi les confrères et consœurs soutiens de l'ancien rédacteur en chef de La Semaine guyanaise. Pour la seconde fois, les services du greffe du Conseil de prud'hommes de Cayenne ont omit de mettre en cause la partie adverse, provoquant ainsi un nouveau report d'audience, désormais fixée au 23/11/2016.
Maître Beulque, l'avocat de Jérôme Valette avait pourtant demandé cette mise en cause au greffe de la juridiction qui en a la charge en application des articles R 1454-19 du Code du Travail. Une mise en cause qui lui "a été confirmée mercredi 04/05/2016", dit l'avocat qui déplore "le temps perdu".
Du temps perdu? En effet. Car deux ans après avoir saisi la justice, à ce jour aucune audience au fond n'a pas pu se tenir. Compte tenu de cette situation inexplicable et au regard des incidents répétés imputables aux services du greffe du Conseil de prud'hommes de Cayenne, l'ancien rédacteur en chef de La Semaine guyanaise envisagerait d'engager la responsabilité de l'État pour faire toute la lumière sur les multiples défaillances dans cette procédure au délai non raisonnable.
Pour rappel, en janvier 2013 le directeur de la publication de La Semaine Guyanaise, Alain Chaumet, aussi président du MEDEF Guyane, avait interdit la parution d’une enquête sur la société minière Rexma en Guyane qui avait obtenu un permis minier à Saül, aux portes du Parc amazonien de Guyane.
Après deux semaines de contestation, les journalistes de La Semaine guyanaise avaient obtenu la parution de l’enquête documentée préparée par la rédaction et qui faisait état de poursuites judiciaires au tribunal correctionnel de Cayenne contre la société Rexea, filiale de Rexma dont le directeur a depuis été condamné en première instance comme en appel. À l’issue de cette contestation, le rédacteur en chef et un journaliste avaient respectivement été mis à pied et averti par la direction. Les deux journalistes avaient par la suite constaté une prise d'acte de la rupture de leur contrat de travail.
S'en est suivi de fracassantes révélations dévoilées par Médiapart dans une enquête réalisée par le journaliste Karl Laske, sur la mine d'or et le permis Rexma en Guyane faisant état de l’ouverture d’une enquête préliminaire pour faux et usage de faux. https://www.mediapart.fr/ journal/france/310713/mine-d- or-en-guyane-le-permis- montebourg-menace?page_ article=3 Et d'une enquête précise et détaillée du journal l'Humanité. http://www. humanite.fr/ce-mercredi-dans- lhumanite-journalistes- baillonnes-en-guyane
François-Michel Lambert, député des Bouches-du-Rhône, membre de délégation parlementaire à l’outre-mer et vice-président de la commission développement durable de l’Assemblée nationale avait même posé une question écrite à Aurélie Filippetti, à l'époque Ministre de la Culture et de la communication, sur la situation sociale des journalistes de La Semaine Guyanaise. http://questions. assemblee-nationale.fr/q14/14- 33593QE.htm.
Plus tard en 2014, c'est Delphine Batho, l'ex Ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, qui fera référence aux pressions sur les journalistes de La Semaine guyanaise dans son livre intitulé Insoumise (en page 302)*.
Plus tard en 2014, c'est Delphine Batho, l'ex Ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, qui fera référence aux pressions sur les journalistes de La Semaine guyanaise dans son livre intitulé Insoumise (en page 302)*.
À la tête de la rédaction de l’hebdomadaire La Semaine guyanaise de 2005 à 2013, Jérôme Valette a reçu le soutien du Club de la presse de Guyane, de l'Union des club de la presse de France et Francophones (UCP2F), ainsi que du Syndicat national des journalistes (SNJ). Ce dernier, premier syndicat de la profession de journalistes en France, s'est d'ailleurs joint à la procédure en justice par une action en intervention volontaire aux côtés de Jérôme Valette.
Une procédure qui se révèle toujours plus surprenante et qui sans nul doute se poursuivra encore pendant de très longs mois.