Fixe / Mobile : Le revenu des opérateurs dans les départements d’outre-mer augmente pour la deuxième année consécutive


Publié le Vendredi 8 Juillet 2022 à 10:18


Le revenu des opérateurs dans les départements d’outre-mer augmente pour la deuxième année consécutive après cinq années de recul.


Le revenu réalisé par les opérateurs dans les départements d’outre-mer s’élève à 1,1 milliard d’euros HT en 2021. Après deux années de recul au rythme d’environ 2 % par an, le revenu augmente de 1,0 % en 2021 après + 1,8 % en un an en 2020, principalement en raison de la dynamique sur le marché des services fixes.

Le revenu des services fixes croît pratiquement de manière ininterrompue depuis 2014. Le rythme de croissance s’élève à + 3 % en 2021 après + 4 % en 2020 et une année 2019 stable. Ce regain de croissance observé depuis 2020 est lié en partie à une croissance accrue du revenu des accès à haut et très haut débit, d’environ 6 % par an depuis 2020 après + 4 % en 2019. Parallèlement, le revenu des services de téléphonie et d’accès internet bas débit continue de diminuer à un rythme compris entre - 11 et - 14 millions d’euros HT par an depuis 2015 excepté en 2020 (- 8 millions), année durant laquelle la crise sanitaire avait entrainé un recul plus modéré des usages vocaux depuis les réseaux fixes RTC.

Le revenu des services mobiles est, quant à lui, pratiquement stable depuis 2019, alors qu’il diminuait les six années précédentes à un taux d’environ - 3 % par an. En 2021, ce dernier représente 57 % du revenu des services de communications électroniques dans les département d’outre-mer pour moins de 50% au niveau national.

Le nombre d’accès internet à haut et très haut débit s’élève à 760 000 en 2021. Il augmente entre + 3 % et + 4 % par an depuis 2016, à l’exception de l’année 2020, période durant laquelle la croissance avait atteint un taux de + 5 %. A l’image de la métropole, la croissance est entièrement portée par celle du nombre d’accès à très haut débit (440 000, + 70 000 en un an), tandis que le nombre d’accès haut débit recule (320 000, - 40 000).

Au total, la proportion d’accès à très haut débit gagne 7 points en un an et représente 58 % du nombre total d’abonnements internet à haut et très haut débit, un taux identique à celui de la métropole, alors que la proportion d’abonnements à très haut débit dans les départements d’outre-mer était supérieure de 3 points en 2020 à celle de la métropole.

Le nombre d’accès à très haut débit est particulièrement élevé à La Réunion (270 000 abonnements à la fin de l’année 2021), ce qui représente un peu moins de huit accès sur dix de débit égal ou supérieur à 30 Mbit/s (77 % exactement), soit 7 points supplémentaires en un an.

Le FttH reste la technologie à très haut débit la plus répandue en outre-mer, avec 315 000 accès fin 2021, en progression de 29 % en un an. La plupart de ces accès (77 %) sont souscrits dans le département de La Réunion, même si la zone Antilles-Guyane connaît, en 2021, une augmentation exceptionnelle du nombre d’accès FttH : + 84 % en un an et + 19 % pour La Réunion.

Par rapport aux déploiements réalisés dans la zone Antilles-Guyane, le taux d’abonnements1 internet en FttH se situe autour de 35 %. A La Réunion, ce taux est largement supérieur et atteint 58 % en 2021 (49 % au niveau national).

Le département de Mayotte représente un cas particulier : le taux d’équipement en accès internet y est faible avec seulement 28 000 abonnements pour une population de 290 000 habitants, ce qui représente un peu moins de 10 abonnements pour 100 habitants. En outre, une proportion faible d’équipés dispose de technologies à très haut débit (18 %).

A la fin de l’année 2021, le nombre de cartes SIM dans les départements et collectivités d’outre-mer atteint 2,7 millions. Après s’être sensiblement contracté en 2020, ce nombre progresse au taux soutenu de 3,3 %. Porté par la hausse importante du nombre de forfaits (+ 140 000 en un an), ce regain de croissance s’explique également par le repli modéré du nombre de cartes prépayées en 2021 (- 50 000 en un an contre - 150 000 en 2020). Cette dynamique se constate pour l’ensemble des départements et collectivités d’outre-mer.

La proportion de forfaits progresse ainsi de 3 points en un an et atteint 73 % du nombre total de cartes SIM. Cette proportion est toutefois particulièrement variable au sein de ces départements, et s’étend de à 30 % à Mayotte 94 % à la Réunion, Mayotte étant le seul département où les cartes prépayées sont encore majoritaires.

En 2021, 105 000 numéros ont été conservés par les clients à la suite d’un changement d’opérateur. Ce nombre diminue toutefois sensiblement : - 5,1 % par rapport à 2020. Ce repli est particulièrement soutenu à Mayotte (- 23,5 % en un an), tandis que la Guyane, seul département où la portabilité progresse, enregistre un accroissement du nombre de numéros conservés de + 4,5 % en un an.

Les communications vocales (fixe et mobile) atteignent 9,2 milliards de minutes en 2021, dont plus de huit minutes sur dix sont émises au départ des mobiles. Alors que leur usage observait une croissance au ralenti voire négative ces dernière années, les communications vocales ont fortement progressé en 2020 en raison de la crise sanitaire (+ 12 % en un an). En 2021, leur croissance se maintient au taux soutenu de + 5 % en un an. Cette croissance est intégralement portée par la téléphonie mobile (+ 10 % en un an), tandis que le volume de communications vocales sur les réseaux fixes se contracte de 12 %, et se manifeste tant en voix large bande (- 10 %) que sur RTC (- 16 %).

Au cours du quatrième trimestre 2021, 1,6 million de cartes ont été actives sur les réseaux 4G, soit 61 % du nombre total de cartes SIM (+ 5 points en un an). Cette part atteint jusqu’à 72 % à la Réunion (+ 8 points en un an), et progresse à Mayotte de 13 points en un an pour atteindre 54 %, rejoignant ainsi les taux de cartes actives des départements et collectivités de la zone Antilles-Guyane, compris entre 54 et 56 %. Sur l’ensemble du territoire français, 82 % des utilisateurs des réseaux mobiles sont actifs en 4G.

La consommation de données croît à un rythme élevé en outre-mer (+ 32 % en un an contre + 22 % au niveau national), et atteint 200 000 téraoctets, dont plus de 90 % provenant des utilisateurs des réseaux 4G. Relativement homogène au sein des départements d’outre-mer, la croissance du trafic de données s’étend de + 26 % à la Réunion à + 38 % en Guadeloupe, mais atteint jusqu’à + 51 % à Mayotte. La consommation de données se situe ainsi en moyenne à 6,6 Go par mois (contre 10,0 Go au niveau national), et s’échelonne de 4,8 Go à Mayotte à 8,4 Go à la Réunion. Les clients actifs sur les réseaux 4G consomment en moyenne 10,3 Go par mois (+ 2 Go en un an).

Le nombre de SMS émis, en repli depuis 2014, s’établit à 2,6 milliards de messages en 2021. Après s’être contracté de plus de 10 % par an entre 2018 et 2020, leur nombre ne diminue que de 1,5 %. Ce moindre recul s’observe aux Antilles comme à Mayotte, tandis que le nombre de SMS augmente même en Guyane et à la Réunion. L’usage de la messagerie reste très contrasté selon les régions : le nombre de SMS émis par mois s’élève en moyenne 168 SMS à la Réunion, pour 25 SMS environ aux Caraïbes (contre 131 SMS émis en moyenne au niveau national).