Eclectic Productions
Ce dimanche dés 20h55 (Horaire Métropole, ndlr) France Ô diffusera "Guadeloupe, bâtisseur des Alizés", un documentaire réalisé par Philippe Allante.
En Guadeloupe, l'art de bâtir a quelque chose d'unique. Nés du mélange de l'influence européenne, de la richesse de l'imaginaire africain et même de la lointaine mémoire des Amérindiens, les premiers habitants de l'île, des styles vont fusionner pour créer le monde magnifique des architectures créoles et célébrer un véritable art de vivre.
Pendant plusieurs siècles, les Indiens Caraïbes ont composé avec les cyclones et les risques volcaniques. Ils ont construits des « mouines », des cases légères qui pliaient face aux dangers du ciel et de la terre plutôt que de se casser. D'emblée, les colons ont préféré la robustesse du bois massif pour élever leurs premières habitations où ils régnaient sur la main-d’œuvre des esclaves venus d'Afrique.
L'habitation de La Grivelière et celle de Massieux sont deux des vestiges de cette époque. Elles témoignent, au-delà des blessures de l'histoire, d'un art de la construction adapté au climat et aux intempéries. Plus tard, au milieu du XIXe siècle, après le terrible incendie de Pointe-à-Pitre de 1843, des structures préfabriquées arrivent de métropole pour résister au feu, à l'image de la maison Zévallos et de son style Nouvelle-Orléans. Ce nouvel art de construire, mêlant le métal à la maçonnerie, trouve une application dans de nombreuses constructions de l'administration comme celle de la résidence préfectorale de Saint-Claude et ses superbes escaliers « Eiffel ».
À la même époque, les cases créoles d'ouvriers et de paysans se transforment en maisons. Dans les quartiers de Pointe-à-Pitre, l'association Pli bel rue (« Plus belle la rue ») les restaure avec passion. Pensées avec des solutions d'aération et de protection solaire ingénieuses, elles préfigurent les normes actuelles de l'habitation éco-responsable.
Dans les années 1930, Ali Tur va marquer de son empreinte les bâtiments du début du XXe siècle en Guadeloupe comme à Marie-Galante, une île de l'archipel. Aux Saintes, les maisons des pêcheurs ont gardé leur âme. Et sur l'ancien emplacement de l'usine de canne à sucre Darboussier, lieu de souffrance, les Guadeloupéens ont construit face à la mer un majestueux édifice en mémoire aux esclaves : le Mémorial ACTe. Un bâtiment incrusté de quartz dorés — métaphore pour les millions d'âmes disparues — rend hommage aux premiers constructeurs de cases amérindiennes et africaines.
Le passé permet de mieux appréhender le présent et de se tourner vers le futur.
>> "Guadeloupe, bâtisseur des Alizés" de Philippe Allante est à retrouver ce dimanche à partir de 20h55 sur France Ô.
En Guadeloupe, l'art de bâtir a quelque chose d'unique. Nés du mélange de l'influence européenne, de la richesse de l'imaginaire africain et même de la lointaine mémoire des Amérindiens, les premiers habitants de l'île, des styles vont fusionner pour créer le monde magnifique des architectures créoles et célébrer un véritable art de vivre.
Pendant plusieurs siècles, les Indiens Caraïbes ont composé avec les cyclones et les risques volcaniques. Ils ont construits des « mouines », des cases légères qui pliaient face aux dangers du ciel et de la terre plutôt que de se casser. D'emblée, les colons ont préféré la robustesse du bois massif pour élever leurs premières habitations où ils régnaient sur la main-d’œuvre des esclaves venus d'Afrique.
L'habitation de La Grivelière et celle de Massieux sont deux des vestiges de cette époque. Elles témoignent, au-delà des blessures de l'histoire, d'un art de la construction adapté au climat et aux intempéries. Plus tard, au milieu du XIXe siècle, après le terrible incendie de Pointe-à-Pitre de 1843, des structures préfabriquées arrivent de métropole pour résister au feu, à l'image de la maison Zévallos et de son style Nouvelle-Orléans. Ce nouvel art de construire, mêlant le métal à la maçonnerie, trouve une application dans de nombreuses constructions de l'administration comme celle de la résidence préfectorale de Saint-Claude et ses superbes escaliers « Eiffel ».
À la même époque, les cases créoles d'ouvriers et de paysans se transforment en maisons. Dans les quartiers de Pointe-à-Pitre, l'association Pli bel rue (« Plus belle la rue ») les restaure avec passion. Pensées avec des solutions d'aération et de protection solaire ingénieuses, elles préfigurent les normes actuelles de l'habitation éco-responsable.
Dans les années 1930, Ali Tur va marquer de son empreinte les bâtiments du début du XXe siècle en Guadeloupe comme à Marie-Galante, une île de l'archipel. Aux Saintes, les maisons des pêcheurs ont gardé leur âme. Et sur l'ancien emplacement de l'usine de canne à sucre Darboussier, lieu de souffrance, les Guadeloupéens ont construit face à la mer un majestueux édifice en mémoire aux esclaves : le Mémorial ACTe. Un bâtiment incrusté de quartz dorés — métaphore pour les millions d'âmes disparues — rend hommage aux premiers constructeurs de cases amérindiennes et africaines.
Le passé permet de mieux appréhender le présent et de se tourner vers le futur.
>> "Guadeloupe, bâtisseur des Alizés" de Philippe Allante est à retrouver ce dimanche à partir de 20h55 sur France Ô.