Les chiffres 2022 de l’observatoire du marché télécoms en outre-mer

Rédigé le Vendredi 21 Juillet 2023 à 07:08



Le revenu réalisé par les opérateurs dans les départements d’outre-mer s’élève à 1,1 milliard d’euros HT en 2022, dont près de 60 % sont réalisés dans la zone Antilles-Guyane. En recul durant sept années consécutives, ce revenu connaît deux années de croissance en 2020 et 2021, en raison d’une amélioration sur le marché des services mobiles, mais également d’une bonne dynamique sur le marché des services fixes. Uniquement porté par la croissance sur la zone Réunion-Mayotte, ce revenu est stable en 2022.

Le revenu des services fixes est stable en 2022 après avoir progressé de manière ininterrompue au cours des sept dernières années. Son rythme de croissance avait été particulièrement important en 2020 (+ 4 % en un an) en raison de la progression plus rapide du nombre d’abonnements internet et du revenu associé. En 2022, la croissance du revenu des services à haut et très haut débit se poursuit, mais perd trois points de croissance en un an pour s’établir à + 2 %, et ce, quelle que soit la zone.

La croissance du revenu des services fixes à haut et très haut débit compense le recul du revenu lié à la fourniture du service téléphonique bas débit RTC (- 20 % en un an), qui représente une faible part (9%) du revenu total des services fixes. Un abonné aux services d’accès internet à haut et très haut débit dépense en moyenne 46,5 euros HT par mois en 2022 contre 33,3 euros HT au niveau national (- 30 %). La facture s’élève à 19 euros HT par mois pour les services bas débit, soit - 1 euro HT en un an.

Le revenu des services mobiles s’élève à environ 635 millions d’euros depuis 2019 après six années de recul continu à un taux d’environ - 3 % par an. Ce revenu diminue de 1 % en rythme annuel sur la zone Antilles-Guyane pour la troisième année consécutive, tandis qu’il connaît un regain de croissance sur la zone Réunion-Mayotte (+ 2,7 % en 2022 après + 0,8 %). En 2022, il représente 57 % du revenu des services de communications électroniques dans les départements d’outre-mer pour moins de 50 % au niveau national.

Le nombre d’accès internet à haut et très haut débit s’élève à 780 000 en 2022. Il augmentait entre + 3 % et + 4 % par an depuis 2016, à l’exception de l’année 2020 où la croissance avait atteint + 5 %. En 2022, la croissance ralentit, et est inférieure à 3 % en raison d’une moindre hausse du nombre d’abonnements en fibre optique et d’un plus fort recul sur le segment du haut débit. A l’image de la métropole, la croissance est entièrement portée par celle du nombre d’accès à très haut débit (510 000, + 70 000 en un an), tandis que le nombre d’accès haut débit diminue (275 000, - 45 000 en un an). Au total, la proportion d’accès à très haut débit gagne 7 points en un an et représente 65 % du nombre total d’abonnements internet à haut et très haut débit, un taux équivalent à celui de la métropole depuis 2021.

Le nombre d’accès à très haut débit est particulièrement élevé à La Réunion : 300 000 abonnements à la fin de l’année 2022, ce qui représente plus de huit accès internet sur dix sur la zone Réunion- Mayotte, soit 6 points supplémentaires en un an. La fibre représente près d’un abonnement sur deux en outre-mer (49 %, + 10 points en un an). Avec 390 000 accès fin 2022, elle progresse de 23 % en un an après + 29 % en 2021. La plupart de ces accès (70 %, - 7 points en un an) sont souscrits dans le département de La Réunion, même si la zone Antilles-Guyane connaît, depuis 2021, une augmentation exceptionnelle du nombre d’abonnements FttH : + 56 % en un an.

Par rapport aux déploiements réalisés dans la zone Antilles-Guyane, le taux d’abonnements1 internet en FttH se situe autour de 35 %. A La Réunion, ce taux est largement supérieur et atteint 61 % en 2022 (53 % au niveau national).
Le département de Mayotte représente un cas particulier : le taux d’équipement en accès internet y est faible, avec seulement 29 000 abonnements pour une population de 300 000 habitants, ce qui représente un peu moins de 10 abonnements pour 100 habitants. En outre, ces derniers privilégient les réseaux mobiles, et plus de 300 000 cartes SIM y sont actives en 2022.

A la fin de l’année 2022, le nombre de cartes SIM en service dans les départements et collectivités d’outre-mer s’élève à 2,8 millions. Il progresse fortement pour la deuxième année consécutive, d’environ + 3,5 % par an. Cette croissance soutenue est portée par une hausse importante du nombre de forfaits (+ 130 000 en un an), liée à l’arrivée d’un nouvel opérateur de réseau mobile aux Antilles et en Guyane au deuxième trimestre 2022. La croissance du nombre de forfaits s’accompagne d’une baisse modérée du nombre de cartes prépayées (- 35 000 en un an contre - 50 000 en 2021). Cette dynamique est identique quel que soit le département d’outre-mer.

La proportion de forfaits augmente ainsi de 2 points et atteint 75 % du nombre total de cartes SIM. Cette proportion est toutefois très hétérogène selon le département. Elle varie de 37 % à Mayotte à 95 % à la Réunion, Mayotte étant le seul département où le nombre de cartes prépayées en service est encore majoritaire.

En 2022, le nombre de numéros conservés par les clients à la suite d’un changement d’opérateur s’élève à 130 000. Ce nombre augmente fortement en 2022 (+ 23,5 % en un an). Cette croissance provient principalement de la zone Antilles- Guyane, en lien avec l’arrivée d’un nouvel opérateur (notamment + 60 % environ en Martinique et en Guadeloupe).
Le nombre d’utilisateurs des réseaux 4G continue de progresser à un rythme soutenu.

Fin 2022, 1,8 million de cartes SIM ont été actives sur les réseaux 4G, soit 64 % du nombre total de cartes SIM (+ 3 points en un an), dépassant ainsi la proportion d’actifs 3G (62 %). Cette part est plus élevée à la Réunion : elle s’établit à 75 % en 2022 (+ 3 points en un an) et est comprise entre 55 % et 60 % dans la zone Antilles-Guyane et à Mayotte. Sur l’ensemble du territoire français, 83 % des utilisateurs des réseaux mobiles sont actifs en 4G.

Les communications vocales (fixes et mobiles) s’élèvent à 8,6 milliards de minutes en 2022, dont près de neuf sur dix sont émises au départ des mobiles. Après avoir fortement augmenté notamment en raison de la crise sanitaire, le trafic vocal recule en 2022 (- 6,5 %). Les usages vocaux sur réseau fixe diminuent fortement (- 26 % en un an) mais également, en 2022, et pour la première fois depuis dix ans, sur les réseaux mobiles (- 2 % en un an).

La consommation de données croît à un rythme élevé en outre-mer (+ 31 % en un an, soit un taux de croissance égal à celui du niveau national), et atteint 260 000 téraoctets, dont 94 % provenant des utilisateurs actifs sur le réseau 4G. Cette évolution est assez homogène aux Antilles et à la Réunion avec respectivement +30% et +26%, mais dépasse les +40% à Mayotte et en Guyane. La consommation de données moyenne par mois se situe ainsi à 8,2 Go en outre-mer (contre 12,2 Go au niveau national), s’échelonnant de 6,5 Go à Mayotte à 10,1 Go à la Réunion. Les clients actifs sur 4G accroissent leur consommation mensuelle de données de plus de 2 Go en un an. Celle-ci atteint ainsi 12,4 Go.

Le nombre de SMS, en baisse depuis 2014, s’établit à 2,3 milliards de messages en 2022. Il diminue de 11 % en 2022. La baisse du trafic de SMS s’observe dans l’ensemble des départements et collectivités d’outre-mer. Si le nombre moyen de messages émis par mois dans la zone Antilles-Guyane se situe autour de 20 SMS, il atteint 97 SMS à Mayotte et 137 SMS à la Réunion (contre 120 de SMS émis par mois en moyen au niveau national).

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