Mayotte, petit bout de France dans l’océan Indien, est au bord de l’explosion. Tous les jours, des dizaines de clandestins, venus des Comores ou d’ailleurs, débarquent sur les îles. Les bidonvilles grossissent, l’insécurité aussi. Et la colère des Mahorais grandit…
On estime à plus de 60 000 le nombre de clandestins vivant à Mayotte. 30 % de la population vivrait ainsi sans papiers. Le département français attire les habitants des îles voisines de l’archipel. Hommes, femmes, enfants viennent ici chercher un peu d’Europe, du travail, des soins, des papiers. La préfecture, les écoles, les hôpitaux sont débordés. Les gendarmes, en mer comme sur terre, font tout leur possible pour les refouler à leur arrivée.
Chaque nuit, ils partent à l’abordage des « kwassa-kwassas », ces embarcations de fortune qui débarquent sur les rivages des dizaines de nouveaux clandestins. Quelques heures et 200 € sont nécessaires pour rejoindre Mayotte.
Ceux qui sont malades sont automatiquement pris en charge. Ceux, nombreux, qui échappent aux patrouilles, s’installent dans les « bangas », ces bidonvilles qui se développent aux abords de Mamoudzou, la plus grande ville.
Des Mahorais accueillent et aident ces familles sans papiers, comme celle d’Ismaël, qui vit dans une seule pièce : « Je pensais pouvoir vivre une vie plus normale en habitant ici. Mais, malheureusement, en arrivant, je me suis rendu compte que j’étais loin de la vérité. »
Un autre habitant du banga témoigne : « La vie à Mayotte est trop dure, parce qu’on veut nous chasser de notre maison… On n’a aucun endroit où aller, à part retourner chez nous et vivre durement. » Car de plus en plus de Mahorais les rejettent.
Si Comoriens et Mahorais ont toujours circulé librement entre les îles, de plus en plus de natifs de Mayotte supportent mal l’arrivée massive de ces clandestins et s’inquiètent de la montée de la délinquance.
Dans la rue, les groupes d’enfants livrés à eux-mêmes se multiplient. Car les mineurs qui ne sont pas expulsables se retrouvent souvent isolés, leurs parents ayant été reconduits à la frontière et/ou les ayant laissés sur place, espérant leur offrir une vie meilleure.
Alors certains Mahorais se constituent en collectifs pour combattre l’immigration illégale auprès des autorités françaises auxquelles ils reprochent leur inaction. « Nous, on n’est pas contre les Comoriens, les Africains… Mais les clandestins, on est contre… Le gouvernement ne fait rien. Mayotte, c’est un département français, mais les clandestins ont toujours plus raison que les Mahorais ! »
Pourtant, à Mayotte, les reconduites à la frontière se comptent par milliers. D’autres s’organisent et mènent eux-mêmes des expéditions sur les terrains occupés parfois depuis près de quinze ans par les clandestins, et n’hésitent pas à les en expulser avec violence…
"Confrontation: Mayotte au bord de l'explosion" est à retrouver dans Investigations, présentée par Nelly Bipat, à 20h55 (Heure Métropole) sur France Ô.
On estime à plus de 60 000 le nombre de clandestins vivant à Mayotte. 30 % de la population vivrait ainsi sans papiers. Le département français attire les habitants des îles voisines de l’archipel. Hommes, femmes, enfants viennent ici chercher un peu d’Europe, du travail, des soins, des papiers. La préfecture, les écoles, les hôpitaux sont débordés. Les gendarmes, en mer comme sur terre, font tout leur possible pour les refouler à leur arrivée.
Chaque nuit, ils partent à l’abordage des « kwassa-kwassas », ces embarcations de fortune qui débarquent sur les rivages des dizaines de nouveaux clandestins. Quelques heures et 200 € sont nécessaires pour rejoindre Mayotte.
Ceux qui sont malades sont automatiquement pris en charge. Ceux, nombreux, qui échappent aux patrouilles, s’installent dans les « bangas », ces bidonvilles qui se développent aux abords de Mamoudzou, la plus grande ville.
Des Mahorais accueillent et aident ces familles sans papiers, comme celle d’Ismaël, qui vit dans une seule pièce : « Je pensais pouvoir vivre une vie plus normale en habitant ici. Mais, malheureusement, en arrivant, je me suis rendu compte que j’étais loin de la vérité. »
Un autre habitant du banga témoigne : « La vie à Mayotte est trop dure, parce qu’on veut nous chasser de notre maison… On n’a aucun endroit où aller, à part retourner chez nous et vivre durement. » Car de plus en plus de Mahorais les rejettent.
Si Comoriens et Mahorais ont toujours circulé librement entre les îles, de plus en plus de natifs de Mayotte supportent mal l’arrivée massive de ces clandestins et s’inquiètent de la montée de la délinquance.
Dans la rue, les groupes d’enfants livrés à eux-mêmes se multiplient. Car les mineurs qui ne sont pas expulsables se retrouvent souvent isolés, leurs parents ayant été reconduits à la frontière et/ou les ayant laissés sur place, espérant leur offrir une vie meilleure.
Alors certains Mahorais se constituent en collectifs pour combattre l’immigration illégale auprès des autorités françaises auxquelles ils reprochent leur inaction. « Nous, on n’est pas contre les Comoriens, les Africains… Mais les clandestins, on est contre… Le gouvernement ne fait rien. Mayotte, c’est un département français, mais les clandestins ont toujours plus raison que les Mahorais ! »
Pourtant, à Mayotte, les reconduites à la frontière se comptent par milliers. D’autres s’organisent et mènent eux-mêmes des expéditions sur les terrains occupés parfois depuis près de quinze ans par les clandestins, et n’hésitent pas à les en expulser avec violence…
"Confrontation: Mayotte au bord de l'explosion" est à retrouver dans Investigations, présentée par Nelly Bipat, à 20h55 (Heure Métropole) sur France Ô.