Rapport UNESCO : 85% des meurtres de journalistes restent impunis

Rédigé le Dimanche 3 Novembre 2024 à 07:00



À l’occasion de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes, l’UNESCO appelle tous les États à tenir leurs engagements pour enfin mettre un terme à l’impunité pour les meurtres de journalistes.

Selon un nouveau rapport de l’Organisation, le taux mondial d’impunité reste regrettablement élevé : 85%, soit une baisse de seulement 4 points en six ans.

« En 2022 et 2023, un journaliste a été tué tous les quatre jours simplement pour avoir fait son travail essentiel de quête de la vérité. Dans la majorité des cas, personne ne sera jamais tenu responsable de ces meurtres. J'appelle tous nos États membres à intensifier leurs efforts pour que ces crimes ne restent jamais impunis. Il est crucial de poursuivre et de condamner leurs auteurs pour prévenir de nouvelles attaques contre les journalistes », déclare Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.

Le nouveau rapport de l'UNESCO signale que le taux d'impunité reste très élevé : 85 % des meurtres de journalistes recensés par l'Organisation depuis 2006 sont considérés comme non élucidés. Si l’UNESCO note une tendance à la baisse – ce taux s’élevait à 89 % il y a six ans et à 95 % il y a douze ans – les États doivent accroître considérablement leurs d'efforts s’ils veulent empêcher de nouveaux crimes contre les journalistes.

Au cours des deux années couvertes par le rapport de l'UNESCO (2022-2023), 162 journalistes ont été tués. Près de la moitié des meurtres a eu lieu dans des pays en proie à des conflits armés, contre 38 % au cours des deux années précédentes (2020-2021). 

Dans les autres pays, la plupart des journalistes a été tuée pour avoir couvert le crime organisé, la corruption ou lors de reportages sur des manifestations. Le rapport s’alarme du nombre croissant de femmes journalistes tuées : avec 14 victimes, il a atteint son plus haut niveau depuis 2017. 

Afin de porter ce plaidoyer, l'UNESCO lance aujourd'hui sa campagne annuelle de sensibilisation qui sera publiée dans les journaux du monde entier. Son thème est « L’histoire en cache une autre  ». Le 6 novembre, l’UNESCO organisera une conférence mondiale sur la sécurité des journalistes  dans les situations de crise et d'urgence avec l'Union africaine à Addis-Abeba. L'Organisation y présentera son « Registre mondial des mécanismes nationaux pour la sécurité pour les journalistes », qui promeut 56 mécanismes nationaux de protection des journalistes et au moins 12 plans d'action nationaux. 

L’UNESCO, en partenariat avec International Women’s Media Foundation, publiera par ailleurs un guide pour les psychologues travaillant avec des journalistes dans des situations d'urgence. Il vise à fournir aux psychologues des outils leur permettant d’offrir un soutien psychologique immédiat pendant les crises, une attention particulière est portée aux besoins des femmes journalistes. L’objectif est de stabiliser les processus émotionnels et cognitifs perturbés par des événements traumatisants, afin de permettre aux journalistes de prendre des décisions rationnelles essentielles à leur survie, tout en minimisant les actions impulsives qui pourraient les mettre en danger. 

L’UNESCO organise également des dizaines d'autres événements dédiés dans le monde entier.

Rédacteur en chef de Megazap.fr depuis 15 ans. En savoir plus sur cet auteur