Samantha Nahama (Canal+ Réunion) : Avec Canal+ Outremer "Vous n'avez pas cette profondeur de catalogue de contenus ultramarins ailleurs que chez Canal+"

Rédigé le Vendredi 4 Février 2022 à 11:04



Le 25 janvier dernier a été lancé en Outre-Mer (26 janvier en Nouvelle-Calédonie, ndlr) et en France Métropolitaine, la chaîne digitale Canal+ Outremer, une nouveauté comprenant les productions ultramarines des filiales du groupe Canal+ en Nouvelle-Calédonie, aux Antilles-Guyane et à La Réunion.

Samantha Nahama, directrice générale de Canal+ Réunion a accepté de nous en dire plus sur cette nouvelle chaîne.

Megazap: Quelle est l'origine de Canal+ Outremer ?

Samantha Nahama : La première raison c'est vraiment pour poursuivre l'accompagnement fort qu'on a et historique auprès de la filière audiovisuelle réunionnaise et ultramarine puisque c'est un peu la même mécanique sur les autres territoires ultramarins, donc on accompagne les filières audiovisuelles locales depuis plus de 20 ans, on a a peu près 200 contenus qui ont été produits ou co-produits par Canal+ sur les territoires ultramarins et sur La Réunion spécifiquement durant les vingt dernières années on en a une centaine.

Ça s'est accéléré dans le temps sur les deux dernières années on est à 38 oeuvres que nous avons produits ou co-produits.

C'est un accompagnement historique en accompagnement qui, comme vous le savez, est d'abord financier, mais aussi un engagement de diffusion, évidemment. Et là, on a voulu aller plus loin pour donner de la visibilité et continuer ces engagements forts auprès des filières audiovisuelles locales et donner de la visibilité à nos contenus en métropole.

Ensuite, les contenus sont plébiscités et sont réclamés en métropole et en plus, des territoires qui attirent de plus en plus de reportages récemment, notamment sur La Réunion, mais aussi sur les Antilles. Je citerais il y a eu "50'inside" (TF1) en prime time, beaucoup de reportages qui font que ce sont des territoires qui attirent les abonnés métropolitains et ensuite l'évolution de la plateforme myCANAL nous permet aujourd'hui, avec tous les investissements que nous y avons mis, nous permet aujourd'hui de travailler sur la création de nouvelles chaînes. Donc on a travaillé étroitement avec les équipes du groupe Canal+ pour sélectionner, éditorialiser. Si vous avez regardé, effectivement, il y a plusieurs entrées, il y a une entrée en géographie, il y a une entrée par thématiques.

On a bénéficié du savoir faire du groupe Canal pour créer cette chaîne qui est unique en son genre 100% digitale, 100% dédiée aux outremers et aujourd'hui, vous n'avez pas cette profondeur de catalogue de contenus ultramarins ailleurs que chez Canal+.

M : Était-ce facile de travailler avec le groupe Canal+ pour créer cette nouvelle chaîne ?

S.N : Alors ça a été facile parce qu'ils ont été séduits. En fait, c'est un projet qu'on a choisi pour préparer nos entretiens. J'ai regardé les premières réunions que nous avons faites avec le groupe Canal datent d'avril 2021. Donc, c'est quand même un projet qui a pris plusieurs mois et on a les premières réunions que nous avons fait avec le directeur général adjoint des antennes et des programmes payants, Jean-Marc Juramie, pour le citer et ses équipes.

Donc d'avril 2021, où on a présenté en fait, on était avec les directeurs généraux, directrice générale de chacun des territoires Nouvelle-Calédonie, Antilles-Guyane et Réunion présents avec les directrices de la communication de chacun des territoires. Et on a présenté les contenus disponible. Et c'est de cette réunion là qu'est née cette idée.

Le Directeur des programmes a dit que c'est top, c'est super, en nous disant que ces contenus sont demandés en plus en métropole, on peut lancer cette chaîne.

M : Quel est l'objectif de Canal+ Outremer ?

S.N : Il est assez clair sur les territoires ultramarins, c'est vraiment mettre en valeur et offrir, j'aime bien la terminologie, un écran de visibilité parce que c'est vraiment ça, c'est un écran de visibilité à nos talents ultramarins, donc antillais, guyanais ou calédoniens. Devant et derrière la caméra, ça permet de mettre en avant, de mettre en valeur toutes et tous les contenus possibles, offrir cette visibilité et c'est important pour nous aujourd'hui de permettre ça, qu'il y'ait cette chaîne digitale.

M : Quelle a été votre implication dans la création de cette chaîne ?

S.N : On a été très impliqué depuis le début de cette réunion qui datent d'avril 2021. Et après, il y a eu tout, tout ce travail entre avril et le lancement, le 25 janvier 2022 où les équipes opérationnelles, Valérie Marianne a régulièrement échangé avec les équipes du Central pour travailler sur les contenus, il fallait qu'on s'assure que nos contenus aient les droits pour la métropole.

Donc, on trouve pas 100% mais on trouve une très grande majorité de nos contenus pas 100% parce que ça dépend effectivement des droits qu'on peut avoir et ensuite travailler sur l'éditorialisation. Le choix des sélections dans chacune des cases pour mettre l'ensemble de nos contenus et les rendre attirants. Après, on a beaucoup travaillé sur la fin du projet, sur identifier et vous avez dû le voir, on a, par territoire identifié un contenu qu'on voulait mettre en avant dans nos communiqués de presse et travailler autour de ça.

On a aussi des ambassadeurs, Manu Payet, qui est ambassadeur de Canal+ outremer, pour les Antilles c'est Admiral T et pour la Calédonie c'est Clément Colmas (Portés par la houle) qui est champion de paddle. Et on a aussi beaucoup travaillé en amont du lancement pour pouvoir mettre en avant l'ensemble des contenus et attirer le plus de personnes possible vers notre chaîne digitale. 

M : Pourquoi une chaîne digitale ?

S.N : Aujourd'hui, vous savez le mode de consommation change, qu'effectivement, nous on croit beaucoup en notre plateforme myCANAL, c'est vraiment, comme on dit, tout au bout des doigts quand vous voulez où vous voulez et qu'on surfe si j'ose dire sur ce mode de consommation délinéarisé qui est le plus commun aujourd'hui, en tout cas, on sait que la consommation télévisuelle change avec le temps.

Après, ça permet d'avoir une profondeur de catalogue et de pouvoir regarder ce que vous voulez quand vous voulez. Vous avez vu vraiment la spécificité de cette chaîne digitale, c'est de donner accès, évidemment en métropole aux contenus ultramarins, mais de nous donner accès aussi, ce qu'on n'avait pas avant, de donner accès aux abonnés réunionnais les contenus des Antilles, Guyane et de la Nouvelle-Calédonie.

M : Pensez-vous que la chaîne puisse trouver son public en France Métropolitaine ?

S.N : Oui, je pense qu'il y a plusieurs cibles en fait, il y'en a pas qu'une seule. Je pense que évidemment, les diasporas vont être intéressés, mais les amis des amis antillais, réunionnais, calédoniens qui habitent en métropole vont effectivement être intéressés par ces contenus, mais je vous disais dans les raisons et l'origine de la chaîne, moi, je crois beaucoup au fait que ce territoire aujourd'hui encore plus qu'hier attire et du coup, ça va permettre une découverte de ce territoire.

En plus, ce qu'on propose est assez varié, c'est à la fois de la découverte, de l'aventure, on a du Grand Raid. On a quelques pastilles du Grand Raid disponible dans le cadre du sport. Il y'a de l'art et de la musique. Il y a vraiment énormément de choses qui permettent de découvrir ce territoire et je pense qu'effectivement le public de Canal+ Outremer en métropole ne sera pas exclusivement les Réunionnais ou les les Antillais qui habitent en métropole, mais sera plus ouvert que ça et attirera beaucoup de monde, moi j'y crois beaucoup.

M : Pourrait-on trouver des contenus inédits, exclusifs ou en avant-première sur la chaîne ?

S.N : On les trouve, si je prends l'exemple de "Danser encore" (Diffusé sur Canal+ le 31 janvier dernier, ndlr). Vous savez qu'on les met, généralement quelques jours avant, en avant première sur myCANAL, et il se trouve que j'ai fais la vérification, moi, ce week end quand "Danser encore" était le 28 janvier, en avant première sur myCANAL qui doit passer sur la chaîne, je pense ces jours ci, il était déjà disponible sur Canal+ Outre-Mer. Donc on a vraiment une idée de ce que vous retrouvez sur le corner à la Réunion pour retrouver sur le corner en métropole.

Maintenant exclusif, ça va dépendre des contenus au même titre que ce qu'on produit ou co-produit ici à La Réunion.

M : Y'aura t'il une mise en valeur des contenus de Canal+ Outremer sur myCANAL ?

S.N : Oui sur la Homepage. Chacun son tour, on va dire, en Métropole, on a le documentaire d'Admiral T, qui est vraiment sur la homepage du décodeur, parce que vous connaissez bien le système, on parle de la chaîne digitale, mais elle est accessible directement via les décodeurs TV connectés. Et donc, en ce moment, on trouve Admiral T sur la Homepage.

M : Le budget de Canal+ Réunion dans la production va-t-elle augmenter afin de nourrir la chaîne ?

S.N : (Rires) J'aimerais bien. On a prévu qu'il soit iso (identique) à celui de l'année dernière mais on va travailler à enrichir cette chaîne. Et comme vous sous entendez à juste titre, cela coûte un peu d'argent. Pour l'instant, le budget est identique et on s'attelle à accompagner aussi les sociétés de production. Comme vous le savez, la filière audiovisuelle a accompagné la montée en compétence, on a calé la suite à notre premier appel à projets "S'engager pour l'avenir", on a calé une sensibilisation à des coproductions qui aura lieu mi-février.

Le vendredi 18 février, on fera une conférence de presse pour "S'engager pour l'avenir" édition 2 où on a comme membre du jury Laurence Lascary, productrice de "De l'autre côté du périph" et vice présidente du collectif 50/50, donc elle a accepté de rejoindre le jury de la deuxième édition de S'engager pour l'avenir et à cette occasion, après la conférence de presse, elle présentera l'étude "Les inégalités".

M : Avez-pu visionner quelques contenus de Canal+ Outremer, hors Réunion ?

S.N : Oui, j'ai visionné celui d'Amiral T et "Portés par la houle", il y'a d'autres contenus que j'ai envie de voir, notamment, "L'autre femme" sur la Nouvelle-Calédonie et évidemment j'en regarderais d'autres.

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