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Disney+ et les organisations du cinéma français signent un accord historique


Publié le Jeudi 30 Janvier 2025 à 09:17



Les organisations du cinéma français, représentées par le BLIC, le BLOC et L’ARP, ont conclu un accord majeur avec Disney+ concernant le financement et la diffusion des œuvres cinématographiques françaises, européennes ainsi que des films produits et distribués par Disney. Cet accord, d’une durée de trois ans, marque un tournant significatif dans la chronologie des médias en France. 

Jusqu’à présent, les abonnés de Disney+ devaient patienter 17 mois avant de voir un film sorti en salles. Désormais, ce délai sera réduit à 9 mois, permettant un accès plus rapide aux œuvres cinématographiques. Ce changement rapproche Disney+ des délais de Canal+ et d’OCS (6 mois après la sortie en salles), tout en se positionnant bien en amont de Netflix (15 mois) et Prime Video (17 mois).

Dans le cadre de cet accord, Disney+ s’engage à investir 25 % de son chiffre d’affaires net annuel généré en France dans le financement de films et d’œuvres audiovisuelles françaises et européennes. Concrètement, cela représente un soutien direct à la création, via l’achat et le préachat d’au moins 70 films sur trois ans, avec une diversité de genres et de budgets.

Hélène Etzi, Présidente de The Walt Disney Company France, salue cette avancée : « Cet accord marque une étape importante pour les spectateurs français. Rendre les films accessibles au plus grand nombre, d’abord en salles, puis beaucoup plus rapidement sur la plateforme Disney+, est un premier pas essentiel pour répondre aux usages des Français. Cet accord témoigne de l’engagement indéfectible de Disney envers le public, et de sa volonté de continuer de travailler avec les talents et les producteurs français des secteurs du cinéma et de l’audiovisuel.  »

Les organisations du cinéma, de leur côté, se félicitent de cet engagement qui permettra de renforcer la production cinématographique française et européenne tout en offrant une meilleure exposition aux films récents sur la plateforme de streaming.

Ce nouvel accord intervient alors que Canal+ continue d’investir massivement dans le cinéma français, avec 220 millions d’euros par an, lui permettant de conserver un accès privilégié aux films six mois après leur sortie en salles. Toutefois, Maxime Saada, président du groupe Canal+, a récemment exprimé devant la commission d’enquête du Sénat ses préoccupations quant à l’impact de Disney+ sur l’écosystème de financement du cinéma français.

En parallèle, Netflix et Prime Video doivent attendre respectivement 15 et 17 mois pour diffuser les films sortis en salles, ce qui pourrait les inciter à renégocier leurs propres accords dans un futur proche.

Avec cette évolution, la chronologie des médias française s’adapte progressivement aux nouvelles habitudes de consommation des spectateurs. Reste à voir si cet accord marquera le début d’une refonte plus large du système, sous la pression des plateformes de streaming et des enjeux économiques du secteur.

Ce partenariat entre Disney+ et les organisations du cinéma français illustre ainsi une nouvelle dynamique où les plateformes numériques participent activement au financement du cinéma tout en rendant les œuvres plus accessibles au public.


Bon à savoir : Qu'est-ce que la chronologie des médias ?

La chronologie des médias est un dispositif réglementaire propre à la France, visant à organiser la diffusion des films sur les différents supports après leur sortie en salle. Ce système a pour but de garantir un équilibre entre les exploitants de cinéma, les chaînes de télévision, les plateformes de streaming et les éditeurs de vidéo à la demande (VOD).

Lorsqu'un film sort en salle, il suit un calendrier préétabli avant de pouvoir être disponible sur d'autres supports. Cette organisation est régie par un accord entre les professionnels du secteur et le gouvernement. Elle repose sur des critères tels que le niveau de financement apporté à la production ou le succès du film en salle.

Actuellement, la chronologie des médias se décompose ainsi :

 

  • 4 mois après la sortie en salle : sortie en DVD et Blu-ray, et mise à disposition en vidéo à la demande à l'achat (TVOD).
  • 6 mois : diffusion sur les chaînes de télévision payantes ayant contribué au financement du film (ex. Canal+).
  • 15 à 17 mois : disponibilité sur les services de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) comme Netflix ou Disney+, sous certaines conditions.
  • 22 mois : diffusion sur les chaînes de télévision gratuites ayant investi dans la production.
  • 36 mois : accès pour toutes les plateformes de SVOD, y compris celles n'ayant pas participé au financement.
​La chronologie des médias permet de préserver l'industrie cinématographique en garantissant une exploitation prioritaire en salle et en incitant les diffuseurs à investir dans la production. Ce système assure ainsi un équilibre entre les différents acteurs et empêche la concentration des contenus au profit des plateformes de streaming.

Cependant, ce modèle est régulièrement remis en question, notamment par les plateformes américaines qui jugent ces délais trop contraignants par rapport à la concurrence internationale. Des négociations ont lieu périodiquement pour adapter la règlementation aux nouvelles pratiques de consommation.

En somme, la chronologie des médias reste un outil essentiel pour réguler l'exploitation des films en France, bien qu'elle soit amenée à évoluer avec les mutations du marché audiovisuel.


Ludovic Belzamine
Rédacteur en chef de Megazap.fr depuis 15 ans. En savoir plus sur cet auteur

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