Depuis une décennie, « Archipels » dresse le portrait des Outre-mer. Des histoires de femmes et d’hommes qui racontent les sociétés d’hier et d’aujourd’hui : fières, métissées et confrontées aux enjeux des grandes nations.
France Ô et les chaînes 1ère célèbrent cet anniversaire avec une programmation exceptionnelle : six documentaires ponctués par les interventions d'invité en plateau. La soirée débute par Je nous sommes vus, un documentaire inédit qui explore l’univers des telenovelas et scrute l’histoire de ces téléspectatrices qui mettent ces séries au cœur de leur quotidien.
Les invités
France Ô et les chaînes 1ère célèbrent cet anniversaire avec une programmation exceptionnelle : six documentaires ponctués par les interventions d'invité en plateau. La soirée débute par Je nous sommes vus, un documentaire inédit qui explore l’univers des telenovelas et scrute l’histoire de ces téléspectatrices qui mettent ces séries au cœur de leur quotidien.
Les invités
- Caroline Bourgine, journaliste, écrivain, qui vient de publier Les Guadeloupéens aux Ateliers Henry Dougier.
- Jean-Claude Barny, réalisateur du long-métrage Le Gang des Antillais, sortie le 30 novembre dans l’Hexagone
- Gilles Elie-Dit-Cosaque, réalisateur du documentaire Je nous sommes vus.
Je nous sommes vus
Je nous sommes vus explore l’univers des telenovelas côté téléspectateur. Caractérisées par de grandes histoires d’amour, des destinées romanesques et une opposition entre classes sociales, ces séries au long cours obtiennent d’extraordinaires succès d’audience dans une large partie du monde.
Les territoires d’Outre-mer n’échappent pas à cette règle. Le documentaire dresse le portrait de trois « accros » aux telenovelas, d’âges, de situations familiales et de classes sociales différents, vivant dans trois départements d’Outre-mer : la Martinique, la Guyane et La Réunion.
Ces portraits, effectués sans critique ni moquerie, rendent compte au plus juste de la réalité de la vie de chacun dans son univers respectif. La telenovela n’est qu’un « modus operandi », le dénominateur commun d’une collection de portraits amusants, émouvants, teintés parfois d’ironie ou de naïveté.
Clin d’œil et petite mise en abyme : les participants passent de la position de téléspectateur à celle d’acteur. Ils jouent eux-mêmes les personnages principaux d’une mini-telenovela, qui, découpée en trois épisodes, est le fil rouge de Je nous sommes vus.
Ce film s’interroge sur la place de la télévision dans la sphère intime et explore la frontière, parfois ténue, entre fiction et réalité. Omniprésente dans certains foyers, elle est un totem suscitant discussions ou disputes.
La telenovela, par l’engouement qu’elle provoque auprès de publics divers, peut être vue comme un rite, un moment de communion collective, un lien social, générationnel et culturel. La telenovela est une porte d’entrée : si la télé est un miroir, regardons ce qu’il reflète. À quoi ressemblent ceux qui s’y regardent ?
Je nous sommes vus explore l’univers des telenovelas côté téléspectateur. Caractérisées par de grandes histoires d’amour, des destinées romanesques et une opposition entre classes sociales, ces séries au long cours obtiennent d’extraordinaires succès d’audience dans une large partie du monde.
Les territoires d’Outre-mer n’échappent pas à cette règle. Le documentaire dresse le portrait de trois « accros » aux telenovelas, d’âges, de situations familiales et de classes sociales différents, vivant dans trois départements d’Outre-mer : la Martinique, la Guyane et La Réunion.
Ces portraits, effectués sans critique ni moquerie, rendent compte au plus juste de la réalité de la vie de chacun dans son univers respectif. La telenovela n’est qu’un « modus operandi », le dénominateur commun d’une collection de portraits amusants, émouvants, teintés parfois d’ironie ou de naïveté.
Clin d’œil et petite mise en abyme : les participants passent de la position de téléspectateur à celle d’acteur. Ils jouent eux-mêmes les personnages principaux d’une mini-telenovela, qui, découpée en trois épisodes, est le fil rouge de Je nous sommes vus.
Ce film s’interroge sur la place de la télévision dans la sphère intime et explore la frontière, parfois ténue, entre fiction et réalité. Omniprésente dans certains foyers, elle est un totem suscitant discussions ou disputes.
La telenovela, par l’engouement qu’elle provoque auprès de publics divers, peut être vue comme un rite, un moment de communion collective, un lien social, générationnel et culturel. La telenovela est une porte d’entrée : si la télé est un miroir, regardons ce qu’il reflète. À quoi ressemblent ceux qui s’y regardent ?
Entretien avec Luc de Saint-Sernin, directeur de la coordination des antennes 1ère
Vous étiez à l’origine de la création d’ « Archipels » en 2006. Quelles étaient vos ambitions éditoriales ?
Luc de Saint-Sernin : Archipels est né d’une volonté de développer un nouveau regard sur l’Outre-mer. L’émission n’expose pas un point de vue extérieur sur les univers ultramarins, mais c’est l’Outre-mer qui s’expose au monde. Nos histoires, nos manières de vivre, nos organisations sociales et politiques, nos façons de penser… Nous avons voulu proposer un regard différent, inversé par rapport à ce qui se faisait auparavant.
Car, tout est question de point de vue. Pour ce faire, nous avons réuni sous une même bannière l’ensemble des documentaires fabriqués jusqu’alors de manière éparse par les différentes entités de RFO de l’époque. Des films qui, il y a dix ans, présentaient des lignes éditoriales disparates et qui ne pouvaient guère circuler.
En unifiant la proposition éditoriale et en créant Archipels, nous avons fait en sorte que les films puissent être vus, programmés à des horaires différents sur chacune des chaînes 1ère, et revendiqués partout en Outre-mer. Afin que les documentaires soient le reflet des sociétés ultramarines et que les histoires soient les mieux racontées possible, nous avons divisé la production en quatre zones : le Pacifique, l’Indien, l’Atlantique, et l’Hexagone qui a la vertu d’embrasser les trois bassins ultramarins.
Les films sont créés dans chacun de ces univers mais circulent entre tous. Une organisation qui permet d’enrichir notre regard dans chacune de ces régions. Car qui mieux que les gens du Pacifique peuvent savoir quelles sont les histoires à raconter dans leur bassin ? L’émission est coordonnée à Malakoff, mais elle est totalement décentralisée, y compris en ce qui concerne ses budgets.
Un point de vue très particulier, l’envie de faire circuler les films, la capacité de produire de façon décentralisée : c’est tout l’esprit Archipels ! C’est une marque, celle des documentaires d’Outre-mer sur les chaînes 1ère et sur France Ô, mais c’est également une façon de fabriquer des films.
Quatre cents films plus tard, dix ans après, quel bilan tirez-vous ?
L. de S.-S. : Quatre cents documentaires, ce n’est pas rien ! Le fait que notre capacité de production ne se soit jamais tarie est une première grande satisfaction. Semaine après semaine, nous racontons des histoires d’Outre-mer sur toutes les chaînes 1ère et sur France Ô, en métropole.
D’autant qu’en fabriquant quarante-cinq films de 52 minutes par an, cela a eu un impact immédiat sur les sociétés de production en Outre-mer. Cette pratique fait vivre un tissu important de sociétés de production ultramarines. Car Archipels met en lien des producteurs hexagonaux qui s’intéressent aux Outre-mer et qui peuvent s’appuyer sur la production exécutive d’un producteur ultramarin.
Par ailleurs, de nombreux prix sont venus jalonner ces dix dernières années. Des films primés qui ont, pour certains d’entre eux, marqué l’inconscient collectif en Outre-mer. C’est aussi l’une de nos plus grandes récompenses !
Quels sont les projets pour la case documentaire ?
L. de S.-S. : Notre souhait est de fêter les vingt ans d’Archipels pour que cette case continue à apporter ce regard décalé ! Il est important qu’une émission, diffusée sur le territoire métropolitain et en Outre-mer, porte la parole de ces tout petits territoires à l’échelle de la planète.
Ceux-ci ont une case documentaire qui les raconte, qui leur permet de se raconter. Notre ambition est, outre qu’elle continue d’exister, de la développer davantage sur le numérique, tant dans son exposition que dans son écriture. Nous avons la réelle ambition de développer la contribution des internautes ultramarins à l’édification du programme.
Depuis la création d’Archipels, nous avons donné vie à plusieurs collections sur les faits divers, sur la contre-histoire… Je crois que nous sommes prêts à accompagner des documentaires encore plus engagés. Je souhaiterais notamment une collection sur les indépendances, sur les liens qui existent entre la France et les Outre-mer. Questionner ce rapport ambigu et puissant.
Ou bien encore sur les grandes figures de l’Outre-mer ou les grands écrits ultramarins, une sorte de panorama de la création et de la créativité ultramarines. Pour l’émission du dixième anniversaire, nous lançons un nouvel habillage. Nous le souhaitons révélateur de ces ambitions éditoriales : raconter l’histoire des gens.
Il met en scène des visages, de magnifiques portraits ! Car, au travers des histoires d’hommes et de femmes, l’émission explore les réalités qu’occultent les traditionnels clichés sur l’Outre-mer.
La soirée spéciale 10 ans d'Archipels est à retrouver le 13 Novembre à partir de 22h35 sur France Ô, le 09 Novembre à partir de 20h05 sur Guyane 1ère, les dates de diffusions sur les autres chaînes 1ère nous ont pas été communiquées.
Vous étiez à l’origine de la création d’ « Archipels » en 2006. Quelles étaient vos ambitions éditoriales ?
Luc de Saint-Sernin : Archipels est né d’une volonté de développer un nouveau regard sur l’Outre-mer. L’émission n’expose pas un point de vue extérieur sur les univers ultramarins, mais c’est l’Outre-mer qui s’expose au monde. Nos histoires, nos manières de vivre, nos organisations sociales et politiques, nos façons de penser… Nous avons voulu proposer un regard différent, inversé par rapport à ce qui se faisait auparavant.
Car, tout est question de point de vue. Pour ce faire, nous avons réuni sous une même bannière l’ensemble des documentaires fabriqués jusqu’alors de manière éparse par les différentes entités de RFO de l’époque. Des films qui, il y a dix ans, présentaient des lignes éditoriales disparates et qui ne pouvaient guère circuler.
En unifiant la proposition éditoriale et en créant Archipels, nous avons fait en sorte que les films puissent être vus, programmés à des horaires différents sur chacune des chaînes 1ère, et revendiqués partout en Outre-mer. Afin que les documentaires soient le reflet des sociétés ultramarines et que les histoires soient les mieux racontées possible, nous avons divisé la production en quatre zones : le Pacifique, l’Indien, l’Atlantique, et l’Hexagone qui a la vertu d’embrasser les trois bassins ultramarins.
Les films sont créés dans chacun de ces univers mais circulent entre tous. Une organisation qui permet d’enrichir notre regard dans chacune de ces régions. Car qui mieux que les gens du Pacifique peuvent savoir quelles sont les histoires à raconter dans leur bassin ? L’émission est coordonnée à Malakoff, mais elle est totalement décentralisée, y compris en ce qui concerne ses budgets.
Un point de vue très particulier, l’envie de faire circuler les films, la capacité de produire de façon décentralisée : c’est tout l’esprit Archipels ! C’est une marque, celle des documentaires d’Outre-mer sur les chaînes 1ère et sur France Ô, mais c’est également une façon de fabriquer des films.
Quatre cents films plus tard, dix ans après, quel bilan tirez-vous ?
L. de S.-S. : Quatre cents documentaires, ce n’est pas rien ! Le fait que notre capacité de production ne se soit jamais tarie est une première grande satisfaction. Semaine après semaine, nous racontons des histoires d’Outre-mer sur toutes les chaînes 1ère et sur France Ô, en métropole.
D’autant qu’en fabriquant quarante-cinq films de 52 minutes par an, cela a eu un impact immédiat sur les sociétés de production en Outre-mer. Cette pratique fait vivre un tissu important de sociétés de production ultramarines. Car Archipels met en lien des producteurs hexagonaux qui s’intéressent aux Outre-mer et qui peuvent s’appuyer sur la production exécutive d’un producteur ultramarin.
Par ailleurs, de nombreux prix sont venus jalonner ces dix dernières années. Des films primés qui ont, pour certains d’entre eux, marqué l’inconscient collectif en Outre-mer. C’est aussi l’une de nos plus grandes récompenses !
Quels sont les projets pour la case documentaire ?
L. de S.-S. : Notre souhait est de fêter les vingt ans d’Archipels pour que cette case continue à apporter ce regard décalé ! Il est important qu’une émission, diffusée sur le territoire métropolitain et en Outre-mer, porte la parole de ces tout petits territoires à l’échelle de la planète.
Ceux-ci ont une case documentaire qui les raconte, qui leur permet de se raconter. Notre ambition est, outre qu’elle continue d’exister, de la développer davantage sur le numérique, tant dans son exposition que dans son écriture. Nous avons la réelle ambition de développer la contribution des internautes ultramarins à l’édification du programme.
Depuis la création d’Archipels, nous avons donné vie à plusieurs collections sur les faits divers, sur la contre-histoire… Je crois que nous sommes prêts à accompagner des documentaires encore plus engagés. Je souhaiterais notamment une collection sur les indépendances, sur les liens qui existent entre la France et les Outre-mer. Questionner ce rapport ambigu et puissant.
Ou bien encore sur les grandes figures de l’Outre-mer ou les grands écrits ultramarins, une sorte de panorama de la création et de la créativité ultramarines. Pour l’émission du dixième anniversaire, nous lançons un nouvel habillage. Nous le souhaitons révélateur de ces ambitions éditoriales : raconter l’histoire des gens.
Il met en scène des visages, de magnifiques portraits ! Car, au travers des histoires d’hommes et de femmes, l’émission explore les réalités qu’occultent les traditionnels clichés sur l’Outre-mer.
La soirée spéciale 10 ans d'Archipels est à retrouver le 13 Novembre à partir de 22h35 sur France Ô, le 09 Novembre à partir de 20h05 sur Guyane 1ère, les dates de diffusions sur les autres chaînes 1ère nous ont pas été communiquées.