La Réunion poursuit sa transformation numérique avec une avancée majeure : la finalisation de son réseau public de fibre optique. Cette étape, confirmée le 25 mars dernier par Normane Omarjee, président de La Réunion THD et vice-président de la Région Réunion, marque une progression significative dans le développement de l'infrastructure numérique de l'île. Toutefois, au-delà de cette réussite, un nouvel enjeu se profile : la nécessité d'un quatrième câble sous-marin pour assurer la résilience et la souveraineté numérique du territoire.
Une couverture fibre quasi totale
Avec un taux de couverture atteignant 99 %, des communes comme Les Avirons, Saint-Louis, Cilaos et Saint-Philippe bénéficient aujourd'hui d'un accès à la fibre optique. Cette avancée positionne La Réunion comme un territoire attractif pour l'innovation et l'implantation d'entreprises.
"Une fois que le territoire est fibré, il devient propice à l'innovation et à l'installation de nouvelles entreprises", souligne Normane Omarjee. Cette connectivité renforce non seulement l'attractivité économique de l'île, mais aussi son intégration au sein de l'écosystème numérique mondial.
La cybersécurité : un enjeu clé
Alors que l'expansion du très haut débit progresse, la cybersécurité demeure une préoccupation majeure. En raison de sa position géostratégique dans l'océan Indien, La Réunion est une cible potentielle pour les cyberattaques. Le service "Cyber Réunion" a ainsi été mis en place pour prévenir et réagir face aux menaces telles que le phishing, les ransomwares et les fuites de données. Les tensions internationales, notamment entre la Chine, les États-Unis et l'Inde, accentuent ces risques, rendant impérative une sécurisation accrue des infrastructures numériques de l'île.
Un quatrième câble sous-marin pour une meilleure résilience
Actuellement, La Réunion est connectée à Internet grâce à trois câbles sous-marins : SAFE, METISS et LION. Cependant, ces infrastructures ne garantissent pas une redondance suffisante en cas de panne majeure. D'où la volonté d'installer un quatrième câble sous-marin, un projet dont la demande de financement a été soumise à la Commission européenne. L'investissement estimé à 100 millions d'euros devrait être financé à hauteur de deux tiers par l'Union européenne et d'un tiers par les acteurs locaux.
La réponse de la Commission européenne est attendue d'ici juillet ou août 2025. Si elle est positive, ce projet permettra de renforcer la connectivité de l'île et d'assurer une continuité de service en cas de défaillance d'un autre câble.
L'installation de ce quatrième câble sous-marin ne répond pas seulement à une exigence technique, mais aussi à un impératif stratégique. "Certains pays voisins ont laissé leur réseau entre les mains de tiers. Nous devons rester vigilants et garantir notre indépendance", affirme Normane Omarjee.
En maîtrisant ses infrastructures, La Réunion pourra mieux protéger ses données et prévenir toute ingérence étrangère. Ce projet s'inscrit donc dans une démarche globale visant à assurer la souveraineté numérique du territoire.
Avec ce quatrième câble sous-marin, La Réunion entend se positionner comme un modèle en matière d'innovation et de sécurité numérique dans l'océan Indien. Un projet ambitieux, mais essentiel pour garantir un avenir connecté, sûr et prospère à l'île.
Source : Zinfos974
